dimanche 31 août 2008

« Le RDF est le seul parti Démocratique »

Le leader du Rassemblement des Forces Démocratiques a fait une affirmation des plus inattendues sur les ondes d’une radio internationale. Le RFD est un parti démocratique parce qu’il est le seul à porter le mot « démocratique » dans son nom. Si c’est là un argument fourni par ses conseillers, Ahmed Ould Daddah devrait se faire beaucoup de soucis et penser déjà à mieux s’entourer.
D’abord parce que l’argument lui-même ne prouve rien. Les pays du bloc de l’Est ou Démocraties populaires connus, n’est-ce pas, pour leur grand respect de la liberté et de la Démocratie portaient presque tous dans leur dénomination le mot Démocratie. Cette particularité ne les a pourtant pas empêchés de produire et multiplier goulags et camps d’éducation et de réprimer vigoureusement toute tentative d’émancipation et d’éclosion d’un printemps des libertés.
Ensuite parce que l’affirmation est erronée. En effet le RFD partage ce rare privilège avec le PRDS de Ould Taya reconverti en PRDR avec toujours le mot « Démocratique » dont la présence peut avoir beaucoup de vertus, y compris, avec un peu de chance, celle de consacrer l’exercice libre, transparente et démocratique des affaires du parti et du pays.
Enfin, l’argument reste quand même ténu. Il est sorti comme si l’on était à ce point si conscient de l’incongruité de la position soutenue que l’on se sent obligé de marteler l’attachement à la démocratie pour mieux s’en convaincre et emporter l’adhésion des millions de sceptiques qui voyaient en Ahmed Ould Daddah le leader historique qui incarnait et personnifiait l’opposition à la dictature, donc objectivement le défenseur invétéré des libertés et de la Démocratie.
Ahmed Ould daddah aurait tort de penser qu’il pourrait tirer profit de l’affaiblissement de la Démocratie et de l’institution présidentielle. Ce qu’il vient d’entériner en accordant son soutien au putsch c’est bien le droit aux militaires de s’immiscer dans la gestion politique. L’Histoire retiendra que le leader historique de l’opposition démocratique a contribué à l’émergence d’une démocratie sous la tutelle de l’Armée. Ce n’est pas le terrain sur lequel on s’attendrait à rencontrer un démocrate républicain ; et le passé du leader du RFD ne suffira à atténuer la portée d’un tel choix. Qu’a-t-on retenu du maréchal Pétain ? Le régime de Vichy, l’homme qui a accepté de collaborer avec l’ennemi. Ce seul choix a réécrit ses états de service et réduit le vainqueur de Verdun à un vulgaire traître à la patrie.
Ahmed Ould Daddah est un leader politique et à ce titre on ne peut lui faire le reproche d’aller à la conquête du pouvoir. Mais cet objectif peut-il justifier la caution à un putsch militaire ? Ahmed ould Daddah a rappelé qu’il fixait principalement trois préalables à toute participation à un gouvernement sous tutelle militaire : (i) la fixation d’une date de retour à l’ordre constitutionnel dans une fourchette de 6 à 12 mois (ii) l’engagement des militaires à ne pas se présenter à l’élection et (iii) à ne soutenir aucun candidat. Ce faisant, il établit les priorités : ce sont là les trois points « extrêmement importants » à ses yeux dont dépendra son élection à la magistrature suprême. Pour quoi faire ensuite ? Gouverner avec la hantise de se faire déposer par les militaires si d’aventure ils n’étaient pas satisfaits de la gestion d’un Ahmed ould Daddah démocratiquement élu par le peuple souverain (conformément à la jurisprudence validée par…Ahmed ould Daddah lui-même) ?

samedi 16 août 2008

DERIVE DE L’OPPOSITION : RFD, AJD/MR, HATEM

Par SY Abdoul ZAYE


Le passage en force des militaires survenu en Mauritanie le 6 Août dernier confirme encore une fois de plus l’incompétence et l’absence de conviction de bon nombre de nos leaders politiques à l’affût du pouvoir. Qu’il s’agisse de Ahmed ould Daddah, leader du RFD, de Hanane pour HATEM ou de Ibrahima Sarr pour l’AJD/MR, l’on ne peut que constater l’hypocrisie et la sournoiserie des discours rompant clairement avec les principes fondamentaux de la démocratie. Tous sans exception ne pensent qu’à leurs intérêts personnels qui devraient, à de pareilles circonstances, s’effriter au profit d’un bonheur collectif ou simplement d’une sauvegarde de la démocratie.
L’on était sensé comprendre que le gouvernement de transition de Ely ould Mohamed Vall succédant au règne désastreux de Ould Taya avait servi de sonnette d’alarme et permis d’installer le doute chez nos politicards par rapport aux militaires qui s’érigent en sauveurs ou justiciers alors que leurs desseins ne trompent même plus les profanes. Aussi anachronique que cela puisse paraître, l’on s’aperçoit aujourd’hui, malheureusement, que l’expérience n’a pas servi à affiner une lucidité et une conscience collective de notre élite politique.
Comment pouvons-nous admettre aujourd’hui que Ahmed ould Daddah soit favorable à la remise en cause de la légitimité du pouvoir de Sidi ould cheikh Abdallah et vociférer récemment, contre toute attente, qu’il avait reconnu une telle légitimité pour éviter au pays des dérives sécuritaires ?
La soif du pouvoir, sous quelque prétexte qu’elle soit, ne doit pas conduire à une remise en cause des principes essentiels qui président à l’ancrage démocratique d’une nation.
Comment peut-on être aussi borné et fataliste pour refuser de croire que l’intervention militaire serait désormais une intimidation morale à notre processus démocratique ?
La question que je me pose est : Ahmed Daddah a-t-il bien saisi le message de Descartes lorsque ce dernier affirme : « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée mais il peut cesser de briller à cause des imperfections que déposent dans nos esprits les préjuges, les croyances… ». Autrement dit, il ne s’agit pas d’avoir une raison ; faudrait-il encore bien l’appliquer.
Comment peut-on être ennemi de soi au point de creuser sa propre tombe pour l’heure, sa propre mort politique ?

Qu’en est-il pour Ibrahima Sarr : au moment où le pays est entrain de suffoquer face à une léthargie politique douloureuse et chaotique, le chef de l’AJD/MR met une pression supplémentaire naïve et fataliste sur ses militants en les sommant d’établir leurs cartes d’identité afin de pouvoir voter car dit-il « 2012 pourrait être demain ».
Autrement dit, pour monsieur Sarr, le renversement de Sidi constitue une opportunité cruciale, susceptible d’aider son parti à obtenir des députes et sénateurs ; en conséquence, le renversement d’un pouvoir élu démocratiquement ne revêtirait aucun caractère étrange dans l’entendement politique d’un tel leader.
L’AJD/MR, devrait-elle sacrifier ou remettre en cause le peu de crédibilité acquis sans pour autant mesurer la gravité de ce tsunami et en évaluer les paramètres d’où tient, en effet, la survie de son parti.
Avec tout le respect qu’on doit à Ibrahima Sarr, on est en droit de questionner sa lucidité face à la pression qu’exerce Ahmed Ould Daddah sur ses décisions stratégiques. Descartes suggérerait d’ « user d’autant de circonspection en toute chose, que si je n’avançais que fort peu, je me garderais bien au moins de tomber ».
A l’heure où le paysage politique mauritanien gravite autour d’une conscience qui se cherche, la responsabilité incombe à la classe politique de faire preuve de perspicacité, ne serait-ce que pour refuser de se culpabiliser vis-à-vis d’un peuple qui semble ignorer l’injustice dont il souffre.
Je respecte l’éloquence et le pédantisme de nos analystes et de notre élite tout en déplorant à la fois leur éloignement des préoccupations du mauritanien ordinaire.
Encore une fois, libérons-nous de l’emprise aveugle des passions ! La complexité et la précarité du tissu politique de notre pays pourraient certes nous amener à être passifs et bousculés au point d’être étourdis et désorientés mais faudrait-il encore rappeler que les passions troublent t l’âme et aveuglent les décisions comme dirait Platon.
Il serait honorable que nos acteurs politiques acceptent de faire face à leurs responsabilités. Un parti politique qui aurait l’ambition de s’améliorer ne devrait point cesser de se remettre en cause. Il s’agit de procéder de façon permanente à un diagnostic interne permettant d’évaluer les forces et les faiblesses de l’organisation, et un diagnostic externe qui tenterait de déceler les opportunités et les menaces. Par exemple, si l’on jette un regard critique sur les partis politiques majeurs de notre pays, on pourrait constater une paralysie du leadership .Qu’il s’agisse du RFD, de l’APP ou de l’AJD, ce sont toujours les mêmes leaders qui s’accrochent désespérément ; ce qui contribue à l’asphyxie et a la délinquance politiques de nos structures politiques. Il devient urgent aujourd’hui qu’une nouvelle génération prenne la relevé : new Times, new ways.

Sy Abdoul Zaye.

dimanche 10 août 2008

MAURITANIE:RETOUR AU PIRE

Cette semaine, je vous soumet la chronique d'une belle plume de la presse du continent. Elle résume avec des mots que je ne saurais trouver la situation de la Mauritanie. Jugez-en vous mêmes.

Mauritanie : Retour au pire(rfi)

Jean-Baptiste Placca (


Nous serions-nous trop vite empressés de couvrir de compliments l’armée mauritanienne ? On la croyait devenue républicaine, la voilà qui nous revient, plus putschiste que jamais. On lui avait donné l’absolution pour le discrédit que lui valait son goût immodéré pour la torture, elle resurgit sous son profil le plus répressif, en bombardant de gaz lacrymogène ceux qui osent protester contre son putsch.

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz a mis fin, ce mercredi 6 août, à l’expérience démocratique qui a réhabilité, depuis mars 2007, la Mauritanie et son armée aux yeux du monde, faisant la fierté d’une Afrique francophone plutôt sevrée d’élections réellement transparentes.
« Il se prenait pour un vrai président ! Il a oublié qu’il n’était qu’un homme de paille ! ». Voilà l’aveu que font, en privé, les putschistes mauritaniens et leurs amis, pour justifier leur coup d’Etat.
Certes, beaucoup soupçonnaient le candidat Sidi Ould Cheikh Abdallahi, mystérieusement sorti des bérets militaires durant la transition, d’être en mission commandée. Dans leur manipulation, les officiers supérieurs l’ont utilisé pour barrer la route aux opposants les plus en vue. Et, comble de la perversité, ils l’ont choisi à un âge suffisamment avancé, 70 ans, pour qu’il ne puisse pas prétendre à un second mandat. D’ici là, Abdallahi se devait d’être obéissant.
Mais, comme souvent dans ce genre de supercherie, le président prête-nom en a eu assez de se laisser dicter ses décisions. Il s’est mis à en faire à sa tête, à choisir des ministres sans l’autorisation préalable des officiers supérieures. Pour finir, il a décidé, suicidaire audace, de destituer ceux qui osaient lui demander des comptes. Bref, il s’est pris pour un vrai président.
Les généraux mauritaniens se sont donc trompés sur leur homme. Une telle erreur de jugement laisse perplexe, quant à leur propre capacité à faire des choix judicieux pour leur peuple. Sans compter le ridicule qui consiste à promettre des élections libres et démocratiques, quinze mois à peine après une présidentielle dont même le vaincu n’a pas contesté la transparence.
Le propre de la démocratie, lorsque l’on s’est trompé en faisant un mauvais choix, est d’assumer, jusqu’à la fin du mandat, s’il n’y a pas matière à destitution.
Le général Ould Abel Aziz ne manque manifestement pas d’humour. Il affirme être le défenseur de la démocratie. Et pour bien le prouver, il fait donner la charge sur les manifestants protestant contre son coup d’Etat, tandis que lui-même recevait officiellement ceux qui, sur commande, sont descendus dans la rue pour soutenir sa forfaiture.
C’est en voyant, à l’œuvre, des généraux comme ceux qui font la loi à Nouakchott, que l’on réalise la chance qu’ont eue, en d’autres temps, les Ghanéens, avec Jerry Rawlings, et les Maliens, avec Amadou Toumani Touré. De vrais hommes d’honneur !

par Jean-Baptiste Placca

vendredi 8 août 2008

L’HEURE DE AHMED OULD DADDAH

Chers bloggeurs,

Les aléas de la vie m'ont éloigné de l'actualité et de l'activité cybernétique.
Je reviens vers vous en ces temps troubles pour vous livrer ma dernière réflexion.

Bonne lecture.

Les grands événements révèlent les grands hommes. Le chef de file de l’opposition statutaire a incarné pendant de longues années l’opposition tout court, expérimentant vexations, humiliations et brimades. Plus que tout autre, il sait quel prix payer pour accéder au club fermé des pays jouissant du privilège de désigner librement et démocratiquement leurs représentants. C’est donc tout naturellement que les regards se tournent vers lui quand l’avenir de la nation est tout entier hypothéqué par la gravité des moments que vit notre chère Mauritanie. L’élégance, la hauteur, le sens de l’Histoire et de l’Etat se liguent pour lui commander de monter au rostre et de sauver ce qui est plus grand que lui et que tous : la pérennité des institutions de la Mauritanie éternelle. Cet idéal va au-delà de la personne de son adversaire de naguère, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président élu de la République Islamique de Mauritanie. Le combat n’est pas de défendre un homme, car le destin politique de Sidi Ould Cheikh Abdallahi compte si peu devant l’importance des enjeux. Il y a peu, j’évoquais l’attitude de Boris ELTSINE dans des circonstances quasi identiques (http://souslatente.blogspot.com/2008/07/allende-et-pinochetgorbatchev-et.html): une animosité profonde caractérisait les relations entre ELTSINE, président de la Fédération de Russie et GORBATCHEV Secrétaire Général du Comité Central du Parti Communiste, Président de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Pourtant, lorsque le second fut renversé et exilé en Crimée lors du putsch de Moscou en 1991, c’est bien son ennemi juré qui volera au secours…de la démocratie en rétablissant l’ordre constitutionnel, sans pour autant oublier son combat et ses objectifs. Quand le destin de la Nation est engagé, il faut savoir taire les ambitions personnelles. Et le peuple saura s’en souvenir.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi porte certes une responsabilité importante dans le sort qui a finalement été réservé à notre démocratie, mais son interpellation ne pouvait-elle vraiment pas se dérouler dans le cadre défini par la constitution ? Il est peut être coupable. Admettons. Le seul combat à mener était alors de le contraindre à répondre de ses fautes devant les mécanismes constitutionnels : une haute cour de justice à lui imposer au besoin. Et si sa culpabilité est mise en évidence, on eut pu le démettre et laisser le président du Sénat assurer l’intérim le temps d’organiser de nouvelles élections. La procédure en eut gagné en clarté et en propreté et c’est le combat qui aurait dû être celui du leader de l’opposition. S’il croit vraiment aux règles du jeu démocratique, il se doit de défendre l’ordre constitutionnel ; et qu’il ne se berce pas d’illusions. La vie est impitoyable avec les rêveurs et le réveil risque d’être douloureux. Pourquoi ceux qui ont renversé Sidi après l’avoir fait roi épargneront-ils un autre qu’ils auront placé sur le capot de leur Jeep jusqu’au palais présidentiel ? C’est l’heure des choix : ou notre démocratie devient et demeure l’expression et le respect du choix souverain du peuple, à défendre au besoin par tous et par tous les moyens (si l’armée doit jouer un rôle dans la politique, puisqu’il ne peut en être autrement, ce doit être celui-là et celui-là seul) ou elle se place définitivement sous la tutelle de la caserne. Au garde-à-vous et en rangs serrés.

Abdoulaye DIAGANA
France
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abdouldiagana@yahoo.fr

vendredi 1 août 2008

Sidi et les quarante…Quand naissent le doute et la confusion…

En décidant d’opposer une fin de non recevoir à la requête des parlementaires en vue de convoquer une session extraordinaire de l’assemblée nationale, l’exécutif mauritanien commet une faute dont le prix risque d’être très élevé. Le doute et la plus grande confusion règnent dans l’esprit des mauritaniens qui commencent à se dire que si on met autant de cœur à retarder la manifestation de la vérité sur la gestion de la fondation KB c’est que finalement il y’aurait des choses pas très propres qu’on ne voudrait pas voir sur la place publique. Il y a donc loin de la promesse du président de la république se disant prêt et heureux de voir naître une commission d’enquête à l’énergie déployée à torpiller l’action de l’assemblée nationale. La confiance s’accommode très mal de l’opacité. Et le président aurait tort de lier son sort à celui d’une tierce personne, fut-ce la présidente de la fondation KB. Opinons. Quel homme politique fut plus grand que Nelson Madiba Mandela ? Quelle femme politique milita plus farouchement, plus activement et plus sincèrement que Winnie MANDELA ? Pourtant quand la justice interpella la pasionaria de la lutte antiapartheid et épouse de l’icône aucune obstruction ne fut tentée par Mandela. Lui à qui on devait presque tout acceptait que sa femme fut face à la justice comme tout autre justiciable ordinaire. Il la soutint tout le long du procès malgré les épreuves et leur cruauté. L’image et la stature du combattant furent renforcées par l’épreuve. Et l’épouse du président mauritanien serait intouchable ? Voyons ! Dans ce genre de situation, nous eussions pu attendre du président de la république dont la position est dejà si peu confortable, autre chose qu’un juridisme sourcilleux qui s’apparente à une manœuvre dilatoire. D’autant que l’opération est contreproductive. Dans l’histoire c’est bien le président qui passe pour celui qui ne veut pas de la manifestation de la vérité : c’est un désastre politique provoqué probablement par le jusqu’au-boutisme de ses conseillers. Mais les conseillers, on le sait, ne sont pas les payeurs. Qu’il aide à la manifestation de la vérité et le peuple lui en donnera acte. Au besoin, nous édifierons un bouclier sanitaire et une ceinture de sécurité autour de son statut, de sa personne et de l’institution qu’il incarne s’il s’est acquitté, sans trahir, de la mission que lui a confié le peuple. De toutes les façons, une éventuelle culpabilité de son épouse n’engagera pas nécessairement la responsabilité du président sauf s’il s’est fait complice d’actes répréhensibles. Le cas échéant, qu’il en réponde devant les juridictions compétentes dans le cadre fixé par la constitution et que sa succession soit organisée de même, sans que quiconque attente aux lois de la République à travers un putsch déguisé.
Quant aux frondeurs, ils gagneraient à rendre lisible leur action et clarifier leurs motivations. Si nous connaissons (de réputation) le Mohsen ould Elhadj opposant irréductible vivant à la lisière du dénuement pour rester en accord avec ses convictions sous la dictature de ould Taya et si nous connaissons (de réputation) le Me Ould Maham défenseur des persécutés sous le même dictateur (il a notamment défendu notre ami militant invétéré des droits de l’hommes, El Hacen ould Lebatt, le bon), nous avons plus de difficultés à les voir mener une fronde au nom de la transparence et du droit aux côtés de certains de leurs compagnons d’aujourd’hui. Nous aurions été plus rassurés et moins suspicieux si certains noms n’apparaissaient sur leur liste. En tout état de cause, nous attendons qu’ils nous montrent qu’ils ont de la suite dans les idées en auditant toutes les structures dont la gestion a été décriée ; y compris et surtout quand elles étaient confiées à leurs amis d’aujourd’hui. Le pauvre citoyen a besoin de savoir à quoi riment toutes ces gesticulations et s’il n’est pas sur le point de passer pour le dindon de la farce. Les routes de l’enfer sont pavées de bonnes intentions. Nous ne croirons que sur pièce.

Abdoulaye DIAGANA
France.
abdouldiagana@yahoo.fr
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