Les derniers événements qui ont tenu les mauritaniens en haleine laissent en suspens une question qui revient sur toutes les lèvres: qui détient le pouvoir en Mauritanie. Le rôle qui doit être dévolu à l'armée sera l'objet d'un prochain blog. Attardons-nous si vous le voulez bien sur la situation insolite qui prévaut au sommet de l'Etat.
Deux généraux qui ont certainement débarrassé le pays d'une dictature féroce au moment où tout semblait bloqué couvent un président démocratiquement élu, dit-on, à leur instigation. A tort ou à raison ils estiment qu'ayant "sauvé" le pays ils doivent continuer à avoir leur mot à dire sur la conduite des affaires et "veillent" sur le président élu en déployant des ailes à la fois protectrices et encombrantes. Tentons ce raison.
Le président prend ombrage de la présence étouffante des généraux et, auréolé du suffrage des mauritaniens, décide de s'en débarrasser. Les généraux prennent connaissance du décret portant leur limogeage ou, par un moyen ou un autre, découvrent les intentions du président de la république. Les généraux intiment alors l'ordre aux médias (radio et télévison publiques) dont ils prennent le contrôle l'ordre de ne diffuser aucun message, aucun communiqué n'émanant pas d'eux. Le président reste au palais avec ses prérogatives théoriques; les généraux gardent leurs étoiles avec la réalité du pouvoir. C'est peut-être une fiction; mais est-elle si éloignée de la réalité? La démocratie dont le monde entier à reconnu les mérites en Mauritanie risque de se terminer en queue de poisson. Cette situation vaut bien une réflexion sur le subtil dosage entre fermeté et souplesse. Exercice dont l'absence a valu des crises profondes, parfois au dénouement tragique, à de nombreux pays africains. Ce sera notre prochain sujet inchallah.
Abdoulaye DIAGANA
France
www.souslatente.blogspot.com
jeudi 10 juillet 2008
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