lundi 26 mai 2008

Gouvernance locale : la bataille serait-elle mal engagée ?


Les échecs successifs des différentes politiques de développement menées sous les injonctions des bailleurs de fonds (FMI, Banque Mondiale, pays développés…) ont conduit les pays sous développés à remettre en cause les méthodes jusqu’ici considérées comme incontournables. Les raisons de cette crise du développement sont multiples mais on citera sans être exhaustif l’indigence de la nature, la raréfaction des moyens financiers, l’ouverture commerciale imposée par la mondialisation, l’inadaptation des politiques pensées ailleurs et certainement un défaut de rigueur dans la gestion qui a été celle des classes dirigeantes aux affaires, pour certaines, depuis plusieurs décennies.

Confrontés à une croissance démographique soutenue à laquelle ne correspond pas nécessairement un accroissement des ressources, les pays en mal de développement ont du également composer avec une nature de plus en plus ingrate. Les terres agricoles, sous la pression démographique et faute de pouvoir se régénérer, deviennent de plus en plus stériles et les récoltes se réduisent à leur plus simple expression. Ce facteur combiné à la pauvreté et à la précarité qui caractérisent les populations de l’Afrique de l’Ouest a certainement eu des incidences négatives sur le sort des efforts de développement entrepris par différents acteurs.

D’après le Dr Bennett, l’agriculture est le moteur du développement car utilisant 70% de la main d’oeuvre et participant pour 40 % au produit intérieur brut dans la zone sahélienne (Cf. symposium agriculture mali INSAH 2003). Or, dans son Atlas 1997, le PNUE qui reprend des données du projet GLASOD[1] estimait à près de 30% la proportion des terres sahéliennes fragilisées suite à l’activité anthropique. On peut dès lors aisément mesurer l’ampleur du désarroi des populations de ces régions et les risques inestimables auxquelles elles sont exposées si le processus n’était pas enrayé en urgence.

Par ailleurs, parallèlement à la dégradation de l’environnement, les bailleurs de fonds ont revu leur politique d’aide au développement sous l’influence des nouveaux enjeux nés de la fin de la guerre froide et de l’élargissement de l’Union Européenne aux pays de l’Est. Désormais, un accent particulier sera mis sur la Bonne gouvernance avec comme pilier central, l’implication et la responsabilisation des populations, conceptrices et « maîtresses » de leur développement.

D’autre part, les nouvelles règles dictées par l’ouverture économique et commerciale à l’échelle planétaire (mondialisation) imposent aux pays africains de s’adapter en réorientant leurs actions pour plus de compétitivité. L’apparition de nouveaux acteurs (les alter mondialistes) introduit l’exigence d’une plus grande solidarité entre le Nord et le Sud et celle d’une mondialisation plus équilibrée.

Toutefois, en dépit de l’engagement pris par les gouvernants et leurs partenaires extérieurs en vue d’une plus grande implication des populations concernées dans la gestion de leurs affaires, le transfert des compétences n’a pas été suivi d’un transfert de pouvoirs. En effet, les communes restent pour la plus part dépourvues de moyens financiers et politiques malgré la « légitimité » qu’elles tiennent du suffrage universel. En Mauritanie par exemple, les décisions des municipalités restent soumises à « l’approbation préalable » du ministère de tutelle (Ministère de l’intérieur). De même, les élus n’ont pas les moyens de recouvrer les taxes qui, en plus de constituer une part essentielle de leurs revenus budgétaires, symbolisent l’appartenance à une entité étatique dont on reconnaît la souveraineté. La citoyenneté part de là. La même configuration prévaut au Mali et au Sénégal.

Dans ce contexte singulier, les ONG jouent un rôle éminent au point de suppléer parfois des Etats écrasés par le poids des endettements. Vu sous cet angle, la décentralisation représente pour l’Etat un moyen de se donner du sens. Il y a là un paradoxe qui n’est pas des moindres. C’est bien, in fine, le développement Local qui ouvre à l’Etat de nouvelles opportunités de se recycler et de reconquérir une crédibilité malmenée par des décennies d’errements dans l’exercice de ses fonctions régaliennes. D’où un risque majeur de déconstruction et de désacralisation d’un Etat qui peut apparaître comme incapable d’assumer son rôle de concepteur et de réalisateur de son propre développement. Le risque parait d’autant plus important que certaines ONG internationales peuvent parfois disposer de moyens supérieurs à ceux de l’Etat. Cette situation peut être source de déséquilibres et limiter les aptitudes de l’Etat à réduire les inégalités de développement dans l’espace. Dès lors, la finalité d’un développement local qui comporte autant de paradoxes peut susciter de multiples interrogations.

Face aux désengagements successifs des Etats, contraints et forcés par une mondialisation qui les exclut et dont ils ne semblent pas saisir les enjeux et les ressorts, les populations démunies de l’Afrique de l’Ouest ont-elles les capacités de prendre en charge leur propre destin et conjurer un sort qui les maintient dans un sous-développement structurel ? La société civile et la démocratie locale peuvent-elles servir de paravent au mal développement et d’alternative à une mondialisation pensée et imposée d’ailleurs ? Avec qui faut-il penser un nouveau modèle de développement soucieux de la préservation de l’environnement par une gestion optimale et durable ? Quelles modifications le développement local a-il apporté dans l’environnement naturel et bâti ? Qui les conduisent ? Comment ? Avec quels moyens et quels partenaires ? Ces interrogations qui interpellent le chercheur ne sauraient résumer à elles seules la problématique du développement local. Toutefois, elles permettent d’identifier des pistes de réflexions en suscitant une autre question : Comment des Etats fragilisés par la faiblesse de leurs moyens, un environnement géographique souvent difficile et des populations pas toujours bien préparées dans ce contexte d’ouverture des marchés, peuvent-ils encadrer efficacement leur politique de développement local ?

L’analyse des expériences passées montre une absence de coordination dans la gestion d’une aide de plus en plus en plus rare. De même, il en ressort un manque de cohérence entre les politiques d’aide et les politiques de subvention ou de protectionnisme surtout dans ce contexte d’ouverture des marchés. Le plus souvent, les politiques économiques manquent d’allier l’urgent (court terme) et l’indispensable (nécessité d’une gestion durable des ressources naturelles).

L’hypothèse émise ici est que sous le couvert d’une redistribution des pouvoirs, les Etats de l’Afrique de l’Ouest cherchent à se donner un sens en délégant leurs prérogatives aux communautés locales. Toutefois, les hésitations récurrentes des Etats et les résistances des populations locales ne sont pas les moindres des paradoxes des politiques de développement local dans cette région. En effet les difficultés qu’éprouve l’Etat à responsabiliser entièrement les communautés locales et à leur donner tous les moyens de leur politique sont très perceptibles. Pour leur part, certaines franges de la population (Chefferies traditionnelles) ont du mal à renoncer à leur statut et à accepter pleinement les règles de la démocratie locale. On note par conséquent une contradiction entre les logiques participatives et les mesures de contrôle social. Il est à se demander si par certains aspects cette politique ne contribue pas à légitimer ou à exacerber les stratifications sociales. Combien de fois des Etats ou des partis politiques ont-ils jeté leur dévolu sur une représentation de la classe nobiliaire pour mener à bien une opération ou juste pour accroître leurs chances de remporter une bataille électorale ou asseoir leur domination sur une circonscription électorale? Au-delà de la nécessité d’impliquer les populations dans la gestion de leurs affaires, la question qui est posée est bien celle des ressorts de la réactivité des populations de ces Etats face aux nouveaux enjeux du développement local les installant durablement et structurellement dans une trajectoire de développement équilibré respectueux de l’avenir.



[1] Global Land Assessment of Human-Induced Soil Degradation (Evaluation globale de la dégradation des sols d’origine humaine) 1991 cf : www.un.org/popin/fao/centrafriq/frentex3html du 24 septembre 2004.

dimanche 18 mai 2008

Des aspérités de la démocratie élective.

Reprenant Périclès, Abraham Lincoln décrivait la démocratie comme étant le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Mais si aujourd’hui « peuple » est compris comme l’ensemble des membres du corps social, il n’en a pas toujours été ainsi. Déjà dans la cité-Etat d’Athènes au VI siècle avant JC, ni les femmes, ni les esclaves ni les métèques ne jouissaient d’aucun droit politique ou simplement de la citoyenneté. La France d’après révolution établissait le droit de vote sur la base aujourd’hui contestable de la fortune (suffrage censitaire). Elle ne reconnaîtra le droit de vote aux femmes qu’en 1944, quelques années après les Etats-Unis d’Amérique, chantres de la démocratie libérale qui ont longtemps exclu du vote femmes et populations noires. Dans la quasi-totalité des Etats ayant adopté le régime démocratique la tendance est plutôt à la reconnaissance du droit de vote sans distinction, à l’ensemble des populations. Le système se rapproche donc bien mieux du « pouvoir du peuple » par le couple délégation/légitimation. Là les choses se compliquent. Comment s’assurer en effet que les représentants choisis sont ceux qui perçoivent et défendent le mieux l’intérêt du groupe ? Comment s’assurer également qu’ils ne se serviront pas de cette délégation de pouvoir pour se mettre au service d’intérêts inavouables ? Les exemples de déviations sont nombreux qui se traduisent par la confiscation du pouvoir par une minorité « d’élus ». Nous y reviendrons. Mais, plus grave, le fonctionnement actuel du système rend compte de l’existence de cercles de décisions contrôlés par une minorité de citoyens. Contrairement à la Cité Athénienne, ce ne sont certes plus les quelques citoyens privilégiés qui disposent du droit de vote et qui, partant, contrôlent de juré et de facto, la vie de la cité, mais au final ceux qui détiennent les moyens de communication (les grands groupes de presse) et les capitaux ont bien un avantage sur les autres : ils façonnent l’opinion et « achètent l’adhésion » de la majorité des citoyens devenus spectateurs. Le défenseur du meilleur projet de société n’a que peu de chances d’emporter l’adhésion de la majorité des citoyens s’il n’a ni les moyens de le vulgariser ni de couvrir de vastes territoires pour aller à la rencontre des électeurs pour les convaincre ou tout simplement créer une certaine proximité avec ceux dont il est censé défendre l’intérêt. Le citoyen va voter mais l’orientation de son choix se fait ailleurs et parfois à son insu. Dès lors, l’élite avertie et au fait de certaines menaces réelles ou supposées peut pousser des cris d’orfraie et s’indigner mais au nom du système démocratique dont elle se réclame peut elle contester le choix de la majorité et se substituer à elle ou la mettre sous tutelle pour réfléchir et décider à sa place ? Au Sénégal où un président « démocratiquement » élu se livre à des manipulations constitutionnelles selon sa fantaisie, les protestations objectives de l’élite n’ont pas empêché la réélection de l’impétrant. En Thaïlande, des généraux bienveillants ont cru devoir débarrasser le pays d’un premier ministre qui, bien qu’élu par le peuple, a pu prendre quelques libertés avec le droit. Quand quelques mois plus tard des élections sont organisées, le même peuple élira le parti qui défendait le bilan de l’accusé qui rentrera triomphalement en Thaïlande pour devenir conseiller de son homme lige devenu premier ministre. En Mauritanie, la chute du dictateur Ould Taya a été unanimement saluée y compris par ceux qui le soutenaient naguère. Le peuple est massivement descendu dans les rues pour célébrer les nouveaux vainqueurs et crier son dégoût de l’ancien et de son système. Pourtant, quelques mois plus tard, quand des élections libres et transparentes sont organisées ce même peuple donnera mandat en majorité aux très fraîchement anciens soutiens du dictateur déchu. Ces mêmes hommes qui étaient aux affaires quand la Mauritanie se faisait épingler pour de graves fautes de gestion ; les mêmes qui, lors du congrès du PRDS, ex parti-Etat avant de devenir PRDR, insignifiant maillon de la nouvelle mouvance présidentielle, reconnaissaient le caractère peu exemplaire de leur attitude du temps où ils faisaient la pluie et le beau temps au pouvoir. « La foule ne saurait accomplir d’actes exigeant une intelligence élevée ». « …Elle est toujours intellectuellement inférieure à l’homme isolé ». Cette affirmation ne date pas d’aujourd’hui ; Gustave Le Bon l’a écrite il y a plus d’un siècle. De grands hommes ont pu, quand ils ont compris les mécanismes de fonctionnement de sa psychologie, lui faire faire quantités de barbaries. Adolf Hitler n’est-il pas arrivé au pouvoir par la volonté du peuple ? De nombreuses voix s’élèvent contre le régime démocratique notamment dans les Etats africains où les élections se soldent très souvent par des manipulations de scrutins, la contestation des résultats, les violences post électorales, les conflits ethniques… qui fragilisent des Etats en construction. Dans le meilleur des cas, si on peut parler de « pouvoir du peuple » en ce sens que le choix émane, en tout cas formellement, du peuple, on peut difficilement toujours dire qu’il est exercé «par le peuple pour le peuple ». Dans ce système, les électeurs sont logés à la même enseigne. Le paysan ne sachant ni lire ni écrire et dont l’horizon ne dépasse guère le campement a les mêmes droits, le même poids que l’expert politique conscient des enjeux auxquels fait face le pays, le macro économiste capable de mesurer les implications des choix opérés par les gouvernants…L’avantage majeur du système réside dans le fait que le choix est d’une façon ou d’une autre, celui du peuple. S’il y a erreur, elle est celle du peuple tout entier, non d’une minorité élitiste. On peut tout au plus regretter qu’en plus du pouvoir de choisir ses représentants, on ne lui ait pas donné en même temps les outils lui permettant d’opérer le choix avec discernement, en connaissance de cause ainsi que le pouvoir de contrôler l’exercice du pouvoir délégué. Mais ne désespérons pas. Nos foules sauront, au besoin, mobiliser le discernement nécessaire pour punir ceux qui se jouent d’elles. Car « les foules sont féminines. Qui s’appuie sur elles peut monter très haut et très vite, mais en côtoyant sans cesse la roche Tarpééine et avec la certitude d’en être précipité un jour ». Que ceux qui croient pouvoir abuser le peuple tout le temps se le tiennent pour dit.


DIAGANA Abdoulaye

France

mardi 13 mai 2008

APPEL À CONTRIBUTIONS ET À TÉMOINS!

La formation et la composition de ce nouveau gouvernement Sidiocao-Tayiste n'aura surpris personne et surtout pas moi. Elle s'est faite selon la trame prévisible, simpliste et vulgaire que tout le monde avait pronostiquée.

Je l'avais déjà annoncée et disséquée dans un article paru sur Cridem en mars, il y a plus deux mois, intitulé: Un an déjà : le holdup up électoral, c'est vous dire que Sidioca a donné dans le panneau obséquieusement et tête baissée et c'est vraiment le cas de le dire !

Le retour des figures de proue de la gabegie et de l'exclusion sociale montre très bien que Sidioca le « pompeur » a décidé de mettre le turbo pour siphonner le pays avec l'aide des mains expertes de :


- Boidiel Ould Homoïd, le rapace négationniste rustre et fruste ;
-Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna, le roi de la rapine et de l'hypocrisie ;
-Mohamed Yehdhih Ould Moctar El Hacen, auteur du casse du siècle en se barrant avec le trésor de guerre des flibustiers Tayistes ;
-Bebaha Ould Ahmed Youra, le champion des retournements de veste depuis les Kadihine jusqu'au 3 août 2005 ;
-Sidney Sokhna, l'immigré analphabète, acculturé et sûrement converti à l'Anglicanisme pour avoir anglicisé son prénom. J'en connais un bout sur lui pour avoir été pressenti et refusé de servir de « scribe » de ses rapports mensongers sur les droits de l'homme. D'autres s'en sont chargés, pas moi. Ma plume ne saurait écrire deux mots pour cet ignare!
-Mohamed Ould R'zeizim, un ex-ami et cousin maternel dont je n'ai jamais apprécié les compromissions diverses notamment en 1989.
Etc...
Vous aurez remarqué même Taya n'a pas ou plus voulu de la plupart de ces aigrefins sordides.

Etfou bi edhimb elli isstawâdh minnou Ebliss !!' Traduction : Au diable vauvert, les péchés damnés ou blâmés par Satan !

Avec ces iconoclastes de l'Apocalypse à ses cotés le très flasque et façonnable Sidioca reviendra immanquablement sur toutes ses promesses dont notamment le retour des réfugiés !Sinon pourquoi s'est-il flanqué de Boidiel le négationniste primaire et rustique comme ministre secrétaire général de la présidence, donc premier homme de confiance et "éminence noire" à défaut d'être grise car manquant cruellement de la matière éponyme ? Et la liste est longue, libre à vous de la compléter à votre guise.

J'ai dit tantôt Sidioca le "pompeur": cf l'interview avec Foucault dit Ould Kaije où il avouait sans pruderie qu'il n'a jamais été à l'abri des fins de mois difficiles que de son temps de ministre de MST.

Donc, vous pompiez lui dit le journaliste ? Et notre idiot d'Idioca de reconnaître sans gêne qu'il n'en est pas arrivé à cette extrémité car, il suffisait de se baisser pour ramasser !

Et d'enchaîner en guise d'excuse qu'il n'a toutefois pas pris tout ce qu'on lui offrait !

Même Boidiel le bouffon et goujat milliardaire n'a jamais osé reconnaître publiquement détenir un khoums ou radis des deniers publics. Il le nie si véhément d'ailleurs qu'il lui est arrivé dans l'un de ses multiples brûlots-démentis de se comparer à Mitterrand injustement vilipendé !

Et un futur président capable de débiter de telles simplicités et niaiseries sur son propre compte aurait dû attirer l'attention sur ses aptitudes à diriger une Nation!

Je ne parle pas de sa malhonnêteté plus à établir depuis son intermède avec MST Taya mais plutôt de ses aptitudes intellectuelles, professionnelles et morales. Quelqu'un qui n'a pas la finesse ou la subtilité d'éluder ou de contourner habilement une question embarrassante manquera sûrement d'étoffe pour gérer une modeste direction à fortiori un pays !!

Et cela n'est pas passé inaperçu aux yeux exercés, ni tombé dans les oreilles sourdes d'un colonel filou et d'une Camora experte dans l'art de la manipulation. Et c'est pourquoi leur choix s'est tout naturellement porté sur cet individu taillé dans le « kleenex » comme dirait le langage faubourien Nouakchottois.

Donc ,il ne serait guère surprenant que ce président-lierre (le lierre pour les Nouakchottois qui ne parleraient pas le Hassania rural ,profond, c'est une variété de «Lêleundeu »,plante grimpante nécessitant un support) s'adjoigne maintenant, en juste retour des choses, les « découvreurs de talents et parrains » qui l'ont fabriqué ex nihilo. Un peu comme Céline Dion a épousé son découvreur et manager René, de 30 ans son aîné, pour les amateurs de la diva dont je suis. Il parait qu'il aurait même hypothéqué sa maison pour la promouvoir.

Et c'est exactement ce qu'ont fait les "Stakhanovistes de la concussion" qui eux ne manquaient pas de milliards pour supporter leur "trouvaille "Sidioca!

Un mariage de reconnaissance et de raison.
Sauf que le couple Dion-René gagne laborieusement et honnêtement sa vie, alors que le couple Sidioca-Tayistes n'a d'autres ambitions vraiment que de mettre à sac la Mauritanie tout simplement.

Personnellement, je ne laisserai pas mon peuple se faire tuer de famine et de privations par une bande de malpropres bien connus et identifiés par la communauté financière internationale. Et puisqu'ils ne sont intéressés que par l'argent, je me proposerais avec l'aide de toutes les bonnes volontés disponibles, de faire du lobbying pour renforcer les conditionnalités des institutions financières internationales et des pays donateurs leur serrant ainsi la vis de plus près.

L'argent a toujours été le nerf de toutes les guerres. Et le talon d'Achille de cette engeance est justement le pognon et c'est précisément là qu'on arrivera à couper quelques têtes de l,"hydre odieuse" donc à l'affaiblir relativement. Et l'argent ainsi soustrait à l'appétit insatiable de ces boulimiques ira forcément au bénéfice du peuple affamé et meurtri. C'est aussi simple que le système des vases communicants.

Mais après mûres réflexions et fort des précédents Irakien et Soviétique, je me suis rendu compte qu'il n'y a pas meilleur moyen d'asservir et de tyranniser un peuple que celui de l'affamer (cf embargo sur l'Irak et famine organisée en Ukraine dans les années 30 par Staline).

Donc, je demanderai plutôt un renforcement des conditionnalités quitte à faire supporter par les projets financés les frais de voyage et de séjour des contrôleurs envoyés par les différents sièges des institutions financières internationales et pays donateurs afin qu'elles n'éconduisent pas mes suggestions pour motif d'incidences budgétaires par exemple.

Je demanderai aussi et entre autres
- L'augmentation du nombre des administrateurs de programme chargés de la supervision et du contrôle sur le terrain de l'état d'avancement de l'exécution des projets.
-Assujettissement des décaissements à l'obligation de performances constatables de visu par les administrateurs de programme et autres contrôleurs dépêchés par les sièges à cet effet.
-la réallocation automatique des ressources financières des projets « filous » à d'autres projets plus performants et mieux gérés.
-Avec cette dernière condition les pouvoirs publics seront bien malgré eux amenés à une certaine émulation minimale donc forcément à produire quelques « résultats » tangibles au profit des populations concernées.
Ces propositions de mesures ne sont pas encore exhaustives, il s'agit en fait d'une première et approximative mouture. J'y plancherai plus en détail cette semaine et demanderais donc à ceux d'entre vous qui auraient des idées complémentaires de me les communiquer afin de peaufiner davantage cette idée, à l'adresse e-mail suivante avec garantie totale d'anonymat, préciserai-je : ballag@web.de Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir .

Dans les jours à venir, je confectionnerai un modèle de lettre prêt à être envoyé aux institutions financières internationales et pays donateurs comportant en détail les conditionnalités exigées par le peuple et son intelligentsia.

Je mettrai ce modèle de lettre avec les contacts requis des institutions financières internationales et pays donateurs en ligne sur tous les sites et blogs mauritaniens et étrangers qui le voudraient bien.

Ce faisant nous recourons à une procédure bien connue des défenseurs des droits de l'Homme appelée "Action"(Exemples Amnesty international, FIDH etc...)

Et croyez moi ce genre d'actions prend très vite des proportions de boule de neige car même des européens, des américains, des australiens, des asiatiques, des arabes et d'autres africains émus et indignés y prennent part.

J'ai donc de bonnes raisons d'être optimiste, ensemble nous arriverons bien à forcer la main à la Camora néo-Tayiste.

Il suffit de le vouloir et d'y croire, c'est même à portée de main!

Après cela qu'ils s'en prennent donc à mon petit frère qui appartient à une tribu tentaculaire les Leghlal ou à mes petits neveux, je leur souhaite bien du plaisir !


Khalil Balla Gueye
- Conseiller des Affaires Étrangères
- Ecœuré et dégouté jusqu'à la nausée par la perpétuation de l'injustice et de la lignée Tayiste porte-étendard de la concussion et de l'illégalité.
- Reconverti consultant à Düsseldorf. RFA
ballag@web.de

dimanche 11 mai 2008

ZEIN, UN PTIT TOUR ET PUIS S'EN VA

Il aura tenu douze mois presque jour pour jour. Le premier gouvernement d’après transition vient de voler en éclats en nous laissant comme un arrière-goût d’inachevé. Sevrés de démocratie, de bien-être tout court depuis plusieurs décennies nous nous sommes pris à rêver de voir bâtir enfin un pays à défaut d’une nation. Nous avons espéré ce changement que d’aucuns nous disaient possible avec un premier ministre qui, disaient-ils, avait une vision résolument moderne de la Mauritanie. Il créerait, pensions-nous, une administration moderne, avec des mécanismes d’identification des problèmes et des enjeux ainsi que de prise de décision bien établis, dans la plus grande transparence et pour l’intérêt général. Nous espérions un ambitieux programme d’investissements en matière d’équipement qui en plus de doter le pays d’infrastructures permettant de produire des biens et de la valeur offriraient de l’emploi aux contingents de jeunes mauritaniens tentés par les sirènes de l’exil. Nous rêvions d’une réforme enfin objective de l’éducation nationale se soustrayant des relents idéologiques et des pesanteurs sans objets qui en minaient la pertinence. Ce serait, opinions-nous, une école identifiant les vrais enjeux de notre époque –et de demain- et formant des mauritaniens soutenant la comparaison devant leurs homologues de la sous-région, voire de l’ensemble autrefois dit du Sud (l’ouverture des marchés, les conquêtes de l’Inde, du Brésil, de l’Indonésie, de l’Afrique du sud…n’aident pas aujourd’hui à tracer clairement les lignes de démarcation, mais c’est bien là je le concède un autre débat). Elle nous aiderait, cette école, à comprendre le bénéfice que tireraient les fils de ce pays de l’enseignement qu’elle leur prodiguerait ; nous dirait ce qu’ils seraient censés avoir maîtrisé au CP, au collège…, les filières alternatives à proposer à ceux qui ne se verraient pas dans l’enseignement général, définirait nos besoin en informaticiens, en chercheurs, en architectes, en géologues, en sociologues, en médecins, en agents de développement, en urbanistes, en ingénieurs en tous genres…en temps t ou t+n. L’administration mettrait en place un plan objectif de gestion des carrières susceptible de faire revenir nos meilleures valeurs parties chercher un monde meilleur ailleurs. Elle aménagerait le territoire de sorte à assurer un développement équilibré au niveau des régions par la subsidiarité et l’implication des gouvernements locaux dans la lutte contre l’indigence et les insupportables conditions de vie des ménages. Cette administration nous montrerait ensuite la voie à suivre pour favoriser l’émergence et le maintien d’une agriculture de proximité pouvant assurer l’approvisionnement des marchés au niveau régional, voire national, à travers une politique de souveraineté alimentaire garantissant aux paysans pauvres un accès privilégié et sécurisé à la terre et aux moyens de productions (en ces temps de disette et de crise alimentaire c’eut été rassurant et salutaire). Las ! Nous attendîmes comme d’autres attendraient l’arrivée du messie !

Mais une fois fait le constat amer des difficultés, il serait injuste de prétendre que le gouvernement sortant n’a rien fait et que les attentes déçues relèvent de la seule responsabilité du premier ministre sortant. Ce serait aussi excessif que de prétendre qu’il a fait ce qu’on pouvait raisonnablement attendre de lui. Mais, nous le savons, l’action politique est une mission d’une rare ingratitude.

Les responsabilités sont à classer en deux catégories : celles qui se sont imposées à lui et celles dont il est principal comptable.

Dans le premier groupe, il y a d’abord à souligner une conjoncture particulièrement défavorable marquée par une hausse généralisée des prix du pétrole et des denrées de première nécessité. Qui pourrait lui en imputer la responsabilité ? Le monde entier est touché et c’est la survie même de notre civilisation qui est menacée par un système livré à des spéculateurs sans scrupules. En revanche, à défaut d’avoir réussi à prévoir, ce qui se retenu c’est surtout la réponse apportée au problème.

En second lieu, le premier ministre sortant a pâtit d’un rapport politique qui ne lui était pas trop favorable. Comment donner cohérence et pertinence à un attelage constitué de ministres sur lesquels il n’avait que trop peu d’emprise ? Dès lors il n’a pu que subir les assauts qui pouvaient lui venir de nombreux détracteurs dont certains ne lui pardonnaient pas d’avoir voulu, et c’est à mettre à son actif, se passer d’acteurs s’étant signalés par des écarts impardonnables dans la gestion des affaires publiques dans un passé récent. De ce point de vue également le premier ministre sortant a été, à son corps défendant, la victime d’une certaine conjoncture peu favorable au renouveau. Mais, j’y reviendrai plus tard, il n’est pas sans reproches.

En outre, s’il faut se féliciter des efforts accomplis pour structurer l’administration au travers d’un organigramme opérationnel, on ne peut s’empêcher de regretter que l’on s’attachât à préparer le contenant en se souciant peu du contenu. Comme nous savons si bien le faire et comme nous le fîmes si souvent sous ces latitudes, le gouvernement mit en place l’outil mais ne trouva pas la bonne méthode pour le faire fonctionner. Trop d’accidents de la route ? Changeons donc les voitures !!! Et quoi donc ? On s’étonnerait ensuite que les accidents se poursuivent ? Pardi !

Mais peut-on en imputer la responsabilité au seul premier ministre ? Les choses sont moins simples que cela. Les mauritaniens « capables » d’implémenter et de s’assurer de la bonne exécution des mesures prises et disposés à servir dans la fonction publique ne sont peut être pas légion. Vous avez beau avoir les meilleurs outils et les meilleures idées si vous n’avez pas les ressources humaines pour s’en servir vous courrez à l’échec.

A l’opposé, il existe des points sur lesquels la responsabilité du Premier Ministre sortant est engagée. Il a été dit souvent que le premier ministre sortant ne disposait pas de suffisamment de liberté pour imposer sa vision à l’action gouvernementale. Admettons. Pourquoi a-t-il dès lors continué à servir de paravent à une action gouvernementale dont il n’était pas le principal animateur ? Mieux encore pourquoi a-t-il continué à accepter que les projets les plus significatifs, ceux dont le bénéficie politique était immédiatement perceptible, soient hébergés ailleurs que chez lui : Retour des réfugiés, Programme Spécial d’Intervention… ? Pourquoi n’a-t-il pas imposé ses réformes au risque de provoquer l’ire d’une partie des animateurs de la majorité qui, de toutes les façons, ne le portent pas dans leurs cœurs, plutôt que de vouloir manœuvrer pour durer ? Il aurait gagné la sympathie des mauritaniens qui compte plus que celle d’un groupe réduit d’apparatchiks qui ne l’ont ménagé à aucun moment et pour cause. L’incidence de ces coups de boutoir n’a été que plus amplifié par une incroyable faute stratégique de la part du Premier Ministre sortant : au lieu de s’entourer d’une équipe à même de répondre aux attaques et le protéger des intrigues, il s’est isolé en « abandonnant » à leur sort ceux qui pensaient pouvoir cheminer avec lui dans le cadre d’un projet politique sur le long terme. C’est une faute de débutant sans doute à mettre sur le compte de la jeunesse de sa carrière politique : guère plus de dix huit mois d’âge ! L’acteur politique, surtout quand il est leader, a besoin d’abord, pour la ceinture sanitaire, d’une équipe resserrée de penseurs puis d’une masse compacte de militants qui croient suffisamment en son étoile pour constituer autour de lui une ceinture de sécurité. Le plus grand défi qui se posera à lui aujourd’hui dans la perspective de la poursuite de se carrière politique, ce sera de remobiliser ses militants en leur donnant le sentiment qu’ils peuvent compter sur lui. Il pourra toujours, pour y parvenir, mettre en avant un « bilan » qui, à y regarder de plus près n’est pas si négatif qu’il n’y parait sur une année seulement d’exercice. Compte tenu de « la grandeur du dessein, de la petitesse des moyens » et du temps très limité dont il a disposé, nous pouvons lui savoir gré d’avoir lancé le programme Aftout Essaheli pour sécuriser l’approvisionnement en eau des populations de Nouakchott, le projet de ligne ferroviaire Nouakchott-Boffal et, ce qu’on peut mettre sur son compte personnel, d’avoir engagé la réforme de l’administration.

Pour le reste, nos hommes politiques, le Magistrat Suprême et le nouveau Premier Ministre en premier, doivent garder en mémoire que la démocratie, pour gagner en légitimité, doit se traduire par l’amélioration des conditions de vie du citoyen. L’urne est un symbole. En y jetant son bulletin de vote, le citoyen électeur y met un espoir et délègue à l’élu la mission d’améliorer son sort. On comprendra alors facilement que l’espoir tardant à se concrétiser, pire, le sort se dégradant, l’encenseur zélé d’hier se transforme en détracteur inconsolable et se jette dans les bras des extrémistes et des marchands d’illusions de toutes étoffes. Le printemps est une douce et belle saison qui voit les arbres reverdir et fleurir. C’est le symbole du renouveau et de l’espoir. A l’automne, les arbres perdent leurs feuillages. Les feuilles mortes se ramassent alors à la pelle ; « les souvenirs et les regrets aussi ; et les vents du nord les emportent dans les nuits froides de l’oubli ».

DIAGANA Abdoulaye

FRANCE