«Ce recensement n’est pas seulement contre les communautés bambara, peuls, soninké et wolofs. Ce recensement est aussi très dangereux pour la communauté haratine, et ça personne ne le dit. Il y a 600 000 esclaves domestiques qui n’ont pas de papiers et l’Etat mauritanien refuse de leur en donner ». Le leader du mouvement IRA a ajouté que parmi les affranchis seule une minorité dispose de papiers, sur un effectif qu’il situe entre 1 200 000 et 1 400 000habitants, soit près de la moitié de la population mauritanienne.
Biram Ould Dah s’est en outre insurgé contre le fait que, par un décret politique, la communauté haratine soit cataloguée arabe, ce qui, pour lui « est un déni extrêmement grave, une oppression extrêmement grave contre laquelle l’IRA lutte ».
Il s’est enfin attaqué aux partis et organisations qui dénoncent le recensement et qui partent quand même s’inscrire. « Je ne peux pas dénoncer un recensement et aller me recenser alors que les autres [citoyens], on leur dénie le droit de se recenser, alors que ce sont des gens que je suis censé défendre… J’appellerai dès mon arrivé à Nouakchott au boycott de ce recensement et je ne me recenserai pas. Et je considère que c’est une incohérence que d’aller se recenser, c’est raser les murs, ce n’est pas correct, ce n’est pas cohérent. Il faut payer le prix de ce combat ».
Il conclue en disant que « l’Etat mauritanien n’est pas invincible, surtout sous Ould Abdel Aziz qui est un tigre de papier… Il faut que les gens descendent dans les rues… Il faut une mobilisation populaire. Il faut un rapport de force dans les rues, dans les medias, devant la communauté internationale ».
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