samedi 27 juin 2009

Juste une illusion


C'est fait: le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi vient de signer l'acte par lequel il renonçait volontairement au mandat que lui avaient librement confié les mauritaniens et qui courait en principe jusqu'en 2012. Par ce geste, le Président élu débloque une situation qui avait plongé le pays dans l'immobilisme avec la promesse de lendemains incertains (ils le sont peut-être toujours du reste). La vie politique va se poursuivre donc sans lui. Le jour viendra certainement où les comptes se feront sans passions et avec discernement. Avons-nous raté quelque chose? Sommes-nous bien partis?
Avec toute la bonne volonté du monde il sera très difficile de dire que le pays et ses institutions sortent renforcés de cette épreuve.
D'abord, la classe politique s'est montrée incapable de nouer le dialogue et de parvenir à dépasser les contradictions inhérentes à l'exercice du pouvoir et à la gestion des affaires communes.
Ensuite, des organisations et pays étrangers ont été obligés de se pencher sur le sort de notre pays en l'auscultant jusqu'aux tripes: Qu'est que le président WADE (recordman de la manipulation de la Constitution, une quinzaine de fois depuis qu'il est arrivé au pouvoir par la voie des urnes) a-t-il bien pu demander aux sages du Conseil Constitutionnel moins de 48heures après leur décision rendant anticonstitutionnel le décret signé de Ba Mbaré, président du Sénat et président de la République par intérim selon le calendrier initial des militaires? De tripatouiller la Constitution et d'avaler la couleuvre pendant que les sages du Niger, pays présentant le même profil que le nôtre, bataillent fort pour défendre la leur?
Enfin, le plus important: malgré le poignant discours du président démissionnaire appelant les mauritaniens à soutenir celui qu'ils choisiront à l'issue de l'élection du 18 juillet prochain, il sera désormais extrêmement difficile d'amener le mauritanien à croire en la vertu d'une démocratie régissant l'organisation des pouvoirs et garantissant l'accession et la transmission du pouvoir par la voie pacifique, transparente, libre et concertée. Il y a seulement deux ans nous avons tous communié et dansé sur la dépouille de l'ennemi appelé coup d'État. Il nous avait été assuré que désormais plus aucune prise du pouvoir ne pourra se faire en dehors des mécanismes prévus par la constitution, elle-même verrouillée de telle sorte qu'il n'était pas possible d'aller au-delà des deux mandats prévus. Alors, quand on vient nous resservir la même soupe, il y a de quoi provoquer la grimace. Les électeurs iront peut-être à ces élections mais le cœur y sera-t-il comme en 2007?
Salut

Abdoulaye DIAGANA
www.kassataya.com

5 commentaires:

Anonyme a dit…

KASSATAYA.COM
En Roue Libre reçoit ce soir Mohamed Ould Borbosse, ministre de la jeunesse et des sports dans le second gouvernement de Yahya Ould Mohamed Waghf.
Il est par ailleurs membre dirigeant de APP le parti de Messaoud Ould Boulkheir président de l’Assemblée Nationale et candidat à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009.

Il sera rejoint plus tard par MM Assane Soumaré, ancien ministre des pêches et de l’économie maritime et Lo Gourmo, juriste et universitaire au Havre pour commenter les derniers développement de l’actualité politique en Mauritanie.

Suivez l’émission en direct à 19h GMT soit 21h à Paris et intervenez en appelant le pseudo skype kassataya.

Animateur: Abdoulaye DIAGANA
Chroniqueur: Mariem Mint Derwich

En collaboration avec TAQADOUMY

Anonyme a dit…

salut ablaye

je suis à la recherche d'un blog d'un ami pour publier mon dernier papier car je décroche. tu sais que je suis fâché avec cridem, que me reste-t-il comme zami? snif

j'ai trop abusé de canalh, peux-tu publier ceci chez toi vu que c une annexe de canalh

sinon tant pis

merci

ciao ciao

à bientôt sur kassataya dès j'ai une connexion

Anonyme a dit…

Du tayisme à l’azizme : chiasme ou chiisme ?

La campagne est lancée. Vous en vouliez une ? La voilà !
Si tout était joué d’avance, nous ne verrions pas les grands argentiers se risquer à soutenir l’un ou l’autre. Pourtant, toutes les calculettes de la place ont choisi leur champion. Bizarrement, pendant qu’on annonce que le grand combat se fera entre Aziz et Ely, on s’étonne que les grands barons de l’économie in out et underground se soient massivement divisés en deux groupes dont aucun ne fait confiance à Ely pour le premier épisode ; c’est vers AOD et Aziz que le monde des finances joue son va-tout. C’est une première depuis taya que de voir les banquiers du système se diviser de la sorte.

Le système est bel et bien divisé et cela est beau à voir car à la fin, une bonne moitié boira la soupe, inch’allah, ce sera toujours une bonne moitié de moins.

Hélas, nous n’en serions pas débarrassés pour autant car nos amis « les brigands » comme les appela Ely savent désormais qu’avec un groupe de députés conséquent tout reste permis. Les frondeurs qui amorcèrent le six août ont montré que la démocratie peut permettre bien des révoltes. Nous voilà partis pour des années encore de crise. Nous sommes très loin la 5eme république.

Le changement n’est pas pour demain mais pour après demain inch’allah quand AOD, messoud et Ely prendront leur retraite. En attendant, nous voilà à la der des ders où les ndarés des ndarés de toujours veulent être les premiers partout.

Vous vouliez la démocratie ? Préparez-vous à des années encore de blabla entre l’opposition « trahistorique » et le prochain vainqueur. Nous aurons tout loisir de les voir découvrir les textes et les articles de tout et n’importe quoi. Il faudra supporter et avancer malgré eux.

Ah ! le changement ! Qui en veut vraiment ? Personne sinon les doux rêveurs et les cadres moyens du privé, les pauvres militaires, tous les fonctionnaires qui ne piquent pas dans la caisse et les chômeurs. Ceux-là seuls veulent peut-être le vrai changement quoiqu’ils le veuillent du bout du rêve car au fond ils n’y croient plus. Tous les autres n’ont que faire du changement de système car chacun a sué sang et eau pour avoir sa place, son petit réseau de tieb-tiebman. Ils ont trop subi d’humiliation pour « réussir » à être un peu au-dessus de tous les autres et le changement représente la fin de tous leurs efforts et la fin de tous les petits bénéfices qui leur permettent de vivre aujourd’hui assez à l’aise dans le bain du tayisme jusqu’à pouvoir s’offrir, de temps en temps, des coups de gueule inoffensifs juste bons à s’offrir du rebelle.

Mais au fait, le changement qu’est-ce donc ? J’en sais rien tellement il m’est difficile d’imaginer, de mon vivant, un changement profond dans ce pays qu’un ano, un peu nerveux, qualifiait de « pays d’ânes dirigé comme des moutons égorgés par des chacals pendant que des veaux et des boucs les appellent à la prière ». Nous avons vécu pendant près de 21 ans sans aucun guide, dans le pur règne de l’atroce arbitraire sans tête ni queue, nous avons survécu et vécu en riant au milieu des pires crimes et de la pire impunité. Voilà qu’on nous demande de croire au changement.

Autant demander à des aveugles de vous dessiner un coucher de soleil complice d’une charmante compagnie ou à des sourds de choisir entre le silence et le vacarme. En fait, personne ne nous demande d’y croire, on nous demande juste de nous laisser emporter par tout ce bruit où plus rien n’a de sens . Plus de repère, plus de héros juste le règne affreux de toutes les infâmes connivences. Voyez donc notre cher AOD, celui qui, pour toute une génération, a représenté un certain nombre de valeurs, l’exception mauritanienne ? Que reste-t-il de l’icône ? Voyez ses dernières alliances « dont tremblerait un poignard car leurs mains l’ont touché » ? Qu’est-ce qui distingue celui qui accepte l’argent de la main qui le nourrit ?...

Anonyme a dit…

...Messoud, lui, après les grandes phrases « ce coup ne passera pas, nous ferons échec à ce coup, il devra passer sur notre corps », le voilà le plus tranquillement du monde en lice justifiant ainsi le processus démocratique impulsé par Aziz depuis le départ de Taya. Que faut-il en penser ? Rien. Il faut passer c’est tout en disant Merci de rejoindre le mouvement rectificatif dont le principal souci a toujours été de ne laisser personne sur le bord de la route de l’espoir qui, comme chacun sait, n’est pas une vue de l’esprit, vue qu’elle mène à un long fleuve tranquille qu’il faut enjamber pour arriver aux accords de Dakar.

Tout est prêt pour le fameux deuxième tour. Tout est prêt pour rejoindre Ely seul capable de faire taire les haines des uns et des autres derrière sa courtoisie totalement désintéressée. Le scénario a été maintes fois dessiné, il se déroule comme sur des roulettes sauf que les roulettes sont russes.

Ce qui est parfaitement étonnant c’est que dans un certain milieu, on soit persuadé de l’obligation mathématique de voir un deuxième tour. Ah ! L’émiettement des voix ! C’est oublier le transvasement des sympathies qui firent voler en éclats les partis :, la division du système, l’acte pris et les alliances honteuses de AOD, la trahison historique de Messoud, font que depuis longtemps les sympathisants des uns et des autres ont ouvert les yeux.

Après l’acte pris, après les virages fantastiques d’AOD dont le moindre est de qualifier le six aout de mouvement rectificatif puis de coup d’état et enfin aujourd’hui le voilà de fait le requalifiant de nouveau « mouvement rectificatif » ; Allez comprendre ! C’est tout compris ! Allez suivre ! Yallah terré !

Le tout vient à point nommé avec ses nouvelles alliances tayiennes qui font d’AOD tout sauf le candidat de la suite dans les idées ni, hélas, le candidat des convictions qui ne permettent jamais de franchir certaines limites au-delà desquelles tout se ressemble et on le voit avec les nouvelles alliances: s’assemble ! Après rien que ça sans compter le reste : où sont allés les sympathisants du puissant AOD de 2007 qui représentait encore quelque chose de différent?

Chez messoud candidat du front prosterné? La belle blague ! Chez Ely ? Tu parles ! Ces nombreux sympathisants savent que Ely est le dernier de l’équipe de 78 de tous leurs malheurs. Quant à Messoud, ils ne lui pardonneront jamais d’avoir trahi le camp de l’opposition historique pour l’illustre inconnu du système et ce, pour aller hiberner pendant 15 mois à l’assemblée ou ailleurs car, souvenez-vous, pendant les heures capitales de la fronde à l’assemblée, il était introuvable !...

Anonyme a dit…

...Tous ces sympathisants du changement sont tous, par défaut, avec aziz ; de là les renforts des banquiers et des réseaux du tayisme pur et dur qui courent voir AOD car ils le savent ! et ils veulent inverser la vapeur pour affaiblir aziz en attendant de trahir encore une fois AOD pour Ely au deuxième tour.

Malheureusement, tout ce qu’ils réussissent à faire, avec l’énergie du désespoir d’un tayisme en pleine déroute, c’est retirer à notre héros le peu de templiers qui lui sont restés fidèles en souvenir du temps solaire. Notre malheureux AOD n’est plus dans le coup, il se croit en 2007, il se rêve en Sidioca ! C’est pénible. Quelqu’un a-t-il le pouvoir de réveiller AOD afin qu’au moins il ne rate pas sa sortie en pareille funeste compagnie?

Qui peut oser aujourd’hui dire que le RFD d’AOD pèse encore quelque chose après ces départs massifs et surtout après qu’il ait pris acte sans parler de ses dernières alliances contre nature ?
Qui peut oser aujourd’hui dire que Messoud représente autre chose que le front ? Or le front a montré sa capacité à faire démissionner Sidioca. Messoud peut-il représenter autre chose que ce qu’il reste de l’App, l’UFP atomisée et je ne sais quoi d’autres coquilles à moitié vides ou pleines, c’est selon mais quelle importance car on ne remplit pas des urnes sans la majorité silencieuse qui sait tout et ne pardonne plus rien.

Soyons sérieux. Tawassoul n’en parlons pas, quand à sarr, il a comme AOD de sacrés comptes à régler avec ses électeurs de jadis. Qui sont les autres ?
Ely lui n’ayant aucun parti et quasiment aucun soutien financier de taille sinon sa propre cassette qui a transité du vide au trésor harpagonien, tout ce qu’il peut faire c’est être là quand il faudra un rassembleur comme un sac pour rassembler de féroces crabes ennemis jurés les uns des autres.

Alors d’où nous vient cet hypothétique et fantasmagorique second tour obligatoire? Des rêves et de l’imposture de ceux dont les partis n’ont encore debout que leurs statuts et encore chez certains la guerre du récépissé fait rage. Une pensée d’ailleurs à monsieur KHB cet homme avec beaucoup de courage et de mérite qui fait aujourd’hui les frais d’appartenir à un parti qui n’est plus qu’un supermarché où le client est Roi d’où qu’il vienne et dont l’article le plus réclamé est l’étiquette. Hélas, AOD vient d’achever de faire du RFD une entreprise cotée à la bourse des tayistes. Ils sont désormais actionnaires majoritaires et AOD pense qu’en vendant la boutique, il pourra acheter la présidence.

Deyssanne, en cette période baroque où tous les masques tombent, où tout dégouline, on ne peut même plus avoir de la compassion pour AOD qui ayant déjà tout perdu, le voilà qui ne s’encombre même plus de la décence.

Bref : il paraît qu’à vaincre sans péril, on triompherait sans gloire. A voir le tayisme en péril : à qui en revient la gloire ? En d’autres termes, l’Azizme triomphera-t-il enfin ?

En voilà une question !

Vlane