Nous avons créé une société anonyme de droit mauritanien, produit un engagement pour maintenir un actionnariat stable ainsi que les statuts et les pièces d’identité des actionnaires. Tous ces documents étaient notariés et le dossier instruit par un grand cabinet d’expertise qui a dans son portefeuille clients les plus grandes entreprises étrangères qui se sont établies en Mauritanie. Les résultats se passent de commentaire et pas seulement parce que KASSATAYA, le seul de tous les candidats à avoir une existence réelle depuis trois ans, n’a pas été retenu. Je souhaite bonne chance à la Mauritanie plurielle qui est une chance mais aussi une conquête permanente.
C’est aussi l’occasion pour moi de remercier les auditeurs fidèles qui nous ont fait confiance et nous ont accompagnés depuis les premières heures de notre aventure. Leur soutien et leur confiance ont opéré comme de puissants moteurs qui nous ont permis de franchir monts et vaux. Nous avons mis un point d’honneur à rester fidèles à la ligne de conduite que nous nous étions fixée dès le départ et qui a servi de contrat moral entre nos auditeurs et nous. Plutôt que d’entretenir une relation amoureuse exclusive avec un camp nous avons préféré la réserver à l’objectivité et au traitement équilibré de l’information. Ni avec ni contre qui que ce soit. Ni soumis ni assujettis à quelque puissance que ce soit. Politique, idéologique ou financière. Cette liberté de ton et cette indépendance sont restées notre viatique que nous avons porté en bandoulière tout le long de cette longue traversée. Nous avons dû pour cela nous asseoir sur nos propres opinions (que nous avons gardées pour nous et qui étaient différentes au sein de la rédaction) pour offrir aux auditeurs une information juste, équilibrée et variée. Si cette orientation n’a pas plu nous nous faisons forts de lui rester fidèles. Parce que c’est par conviction et non par souci de gestion de plans de carrière que nous avons investi ce champ.
KASSATAYA a ainsi pu compter sur le professionnalisme de ses équipes (bénévoles) pour briser le monopole de l’information et le culte de la pensée unique. Nous avons reçu chez nous tous les acteurs majeurs de la vie publique de notre pays de Mariam Daddah (première première dame) à Kadiata Malick Diallo (député) en passant par Messaoud Ould Boulkheir (président de l’Assemblée Nationale), Kane Hamidou Baba (député et président du MPR), Boidiel Ould Hoummeid (ancien ministre, président du parti El Wiam), Hamdi Ould Mahjoub (avocat, ministre la communication), Mohamed Ould Mowloud (président du parti UFP), Ibrahima Moctar Sarr (président du parti AJD/mr), Moustapha Ould Beddredine (député), Zeine ould Zeidane (ancien candidat à la présidence de la république, ancien premier ministre), Biram Ould Dah (président de l’ONG IRA anti esclavagiste), Aminetou mint el Moktar (présidente d’association), Ahmed Ould Daddah (chef de file de l’opposition), Tahra Mint Hembara (artiste), Ma’louma mint El Meidah (artiste), Myriam Soumaré (Championne d’Europe d’athlétisme), Ba Mamadou Samboly (un des pères fondateurs de la Mauritanie), Aissata Kane (première femme ministre en Mauritanie)… et pour finir le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz himself. D’aucuns ont crié « Général nous voilà », nous n’avons pas eu assez de forces pour le faire.
Quoi qu’il advienne et quoi que veuillent décider ceux d’en-haut, c’est une page de l’histoire du pays que vous et nous avons écrite ensemble. Nous n’avons pas attendu les subventions et les routes bitumées. Nous avons rassemblé le peu de moyens, de foi et de courage que nous avions et nous sommes allés à l’aventure. Cette foi reste inébranlable. Et tant que nous n’aurons pas l’assurance que la diversité des opinions et des cultures est une réalité vivante en Mauritanie, nous resterons sur le pont. Avec vous, si vous voulez bien nous accompagner.
Abdoulaye Diagana
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